Physique :Cet homme ressemble à un ange damné par les dieux. La couleur de ses yeux est naturelle bien qu’elle puisse sembler étrange à la plupart des humains. Magré le fait que les ainokos soient tous différents et exotiques tant bien par leur taille que par leurs traits animaliers, il sait que de part ce regard sombre, il a tendance à captiver l’intérêt des personnes qui l’entourent. S’il est courant de voir des iris de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, il est tout de même peu commun de les voir entourés de ténèbres.
Sa peau pâle est parsemée de nombreux tatouages qui longent le long de ses bras, pour finir sur ses doigts longs et fins. Le côté gauche de son torse a également été taché par l’encre et sa dernière lubie a été le collier de lettres d'une ancienne civilisation d'Himéro, maintenant disparue : « Nec possum tecum vivere, nec sine te. » qui se réfère à son art se traduisant par « Je ne peux vivre ni avec, ni sans toi. » Il se rappelle avoir découvert ces lettres dans un vieux grimoire du Temple de Rika. Cette civilisation l'avait alors faschiné et il avait essayé d'approfondir ses recherches, décidant donc de se graver à jamais son intérêt pour cette culture oubliée. La plupart du temps, les motifs qu’il a sur le corps viennent des arabesques qu’ils voient lorsque ses pupilles sont fendues, lui permettant de discerner les sentiments des gens par les couleurs. La douleur ressentie lorsque les aiguilles s’enfoncent dans sa peau le calme instinctivement, l’empêchant ainsi de foutre sa maison en l’air lorsqu’il ne parvient plus à créer quoi que ce soit dans ses périodes blanches.
Ses oreilles sont percées et l’on peut y voir différents anneaux d’argent, tout comme sur son arcade et un côté de sa lèvre. L’unique bijou qu’il garde secret se trouve sur sa langue mais il est possible de le voir lorsqu’il mange ou lorsqu’il éclate de rire. Il ne reste de ses sourcils que de fins traits proche de l’arrête de son nez. Ses cheveux sont mi longs, noirs comme l’ébène, et il les attache souvent au dessus de son crâne, dévoilant ainsi le côté gauche rasé. Il ne s’agit là que d’un souci du style, aimant souvent avoir un air décalé.
Son corps est fin, long, et il est dans la taille moyenne environnant le mètre soixante-quinze. Lors des périodes de manque d’inspiration, il va courir, s’entraîner, se vider la tête d’une manière ou d’une autre, ce qui l’aide également à tenir son corps en forme et le temps a réussi à lui former les muscles fins qu’il a aujourd’hui.
On pourrait peut-être le qualifier d’excentrique mais il porte plus souvent des kimonos traditionnels, s’autorisant même parfois à oser les couleurs qui jurent avec son côté un peu sombre. Parfois, il change de style vestimentaire voulant choquer les gens qui ont l’habitude de le voir habillé autrement, préférant alors un style plus négligé, copiant même les humains de l’autre côté d’Aoichikyu.
Psychologie :Yachiru est… compliqué. Il lui arrive d’être tantôt sociable, tantôt complétement réservé. Si le contact social ne le dérange aucunement, il va rarement le chercher de lui-même. Les inconnus ont parfois du mal à le cerner, ne sachant pas toujours sur quel pied danser. Parfois, très extraverti, il parle fort et attire l’attention sur lui, mais il est souvent difficile de savoir ce qu’il pense puisqu’il ne s’ouvre que rarement aux inconnus.
On peut souvent distinguer ses phases d’inspiration de ses phases de blanc total qui le rendent alors insupportable pour certains. Lorsque l’inspiration ne lui vient pas, la rainette aura toujours tendance à chercher un indice de sa prochaine création dans tout ce qui lui passe sous les yeux : l’architecture, les sentiments des personnes l’entourant, les objets, ou la nature. Il semble alors complètement instable passant d’un calme réfléchi à une colère noire, détruisant tout sur son passage. Pourtant, il est rare de le voir dans cette situation puisque ce genre de changement d’extrêmes se passe principalement lorsqu’il est chez lui, devant son tableau, et que ses esquisses finissent en confettis sur le sol. Il lui arrive de ne pas faire attention aux personnes qui l’entourent, complètement concentré sur ce qu’il intente de faire. On peut aussi le prendre pour un fou quand il se parle tout seul dans la rue… Lorsqu’il atteint le fond, ne trouvant toujours pas d’idée quelle qu’elle soit, on peut le voir dans un bar à boire jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout. Yachiru aura même l’envie d’aller se procurer des plantes hallucinogènes dans les fin fonds du quartier Tsumi si toujours rien ne lui vient… Il emporte d’ailleurs toujours quelques parchemins avec lui accompagné d’encre en bâton qui lui permet de se poser dès qu’une image s’impose dans sa tête. Yachiru va souvent au temple de Yoirou pour essayer de retrouver une paix intérieure, priant pour que l’inspiration lui revienne.
Lorsqu’il trouve – enfin – un concept, il s’isole complètement et reste concentré uniquement sur les arabesques de couleurs qui sillonnent son parchemin ou sur le bloc de bois qui sert à ses estampes. Son visage est alors fermé et il est impossible de le sortir de sa trance avant que son œuvre soit achevée. On aura beau essayer de lui parler, les sons sont comme étouffés et sa vision réduite à ses doigts qui se déplacent. Il est possible de ne pas le voir pendant plusieurs jours, voire semaines, tout dépendant de son inspiration du moment. Il n’a donc plus de notions d’espace et de temps, oubliant même parfois de manger… Yachiru peut dont balancer les phases, la durée pouvant varier de jours à mois.
Ses estampes ou peintures sont rarement des portraits, il aime souvent s’inspirer de la nature et des couleurs des sentiments qu’il voit, passant parfois de motifs concrets à de l’abstrait. Yachiru est connu par les érudits des arts, mais surtout par les nobles de Migoto qui se sont arrachés ses derniers tableaux à prix d’or. Si ses débuts n’ont pas été fameux, sa persévérance a fini par se payer. Il aime peaufiner chaque détail ce qui rend ses créations si particulières.
Exemple d'oeuvres: Estampes (
Ici &
ici) et Peintures (
Ici &
ici)
Chapitre 10
Tu es là.
Chapitre 9
L’enchère. Elle commence bientôt. Tu seras à moi. Quoi qu’il advienne. Je n’ai jamais pu t’approcher, je n’ai jamais trouvé le courage d’aller te parler. Tu me fascines. Tu es celui qui m’a souvent sauvé. Sauvé de toutes ces pensées que je n’arrivais pas à ordonner, que je n’arrivais pas à mettre sur papier. Tu ne le sais pas. Tu ne me connais pas. Tu ne m’as sans doute jamais remarqué mais je voyais ce froid glacial émanant de toi, qui n’avait cesse de m’inspirer.
Aujourd’hui, je n’arrive à chasser mes démons et je ne trouve plus ma créativité. Malgré les plantes, malgré l’alcool, malgré mes crises de colère, malgré les aiguilles qui s’enfoncent dans ma peau, elle ne me revient pas. Peut-être es-tu la clé de ce mystère. Je veux y croire. Tu es mon dernier espoir.
Fumihiro, tu seras à moi.
Chapitre 8
Ce fut un véritable chaos. Je me souviens exactement de ces sentiments qui m’assaillaient. La peur qui est montée lorsque j’ai vu cette chimère et que chaque monceau de bois s’écrasait sur le sol. J’étais pétrifié, figé, je ne pouvais plus bouger et je ne sais pas lequel de nos dieux à décider de m’épargner. Quelques blessures, brûlures mangeaient mes bras, mais j’ai réussi à m’en sortir vivant. Rika et Seisui sont même apparus et je les ai vu.
Mon esprit est maintenant obsédé par leurs formes surréalistes et je n’arrive pas à les peindre. Aucunes de mes esquisses ne me plaisent. Je suis allé à Tsumi, me suis procuré mes herbes habituelles et des formes abstraites aux diverses couleurs se sont formées devant mes yeux mais je n’y arrive pas. Me dirigeant vers le temple de Chi, j’ai pensé t’y trouver mais tu avais disparu. Ils ont dû t’emmener. La pensée de ne plus pouvoir t’observer m’était insupportable.
Chapitre 7
Avant le Festival en l’honneur de notre Dieu de la guerre, mon esprit a été assailli de nouvelles idées. Cette fois, tu n’en étais pas la cause. Peut-être était-ce l’excitation de voir de nouvelles choses qui a amplifié ma créativité. Je suis resté deux bons mois enfermé dans ma modeste demeure à essayer de peaufiner chaque détail. Je pourrais me permettre d’avoir une vie un peu plus fantaisiste mais je n’en vois pas l’utilité. Ma maison est aussi sobre que je suis extravagant. Beaucoup de mes tableaux représentaient des scènes de notre enfer, endroit que je pense être le lieu de repos de Kage. Les formes abstraites aux couleurs chaudes donnaient beaucoup de place à l’interprétation mais c’est ce qui donne à mes œuvres leur charme.
J’ai informé mes acheteurs de la complétion de mes tableaux. Leurs réponses furent rapides et ils furent vendus en quelques jours, sans doute était-ce de par l’approche du festival. De nouveaux acquéreurs se sont même renseignés sur la valeur des tableaux restants. Les joies du bouche-à-oreille… J’ai pu donc me préparer tranquillement aux festivités qui arrivaient.
Chapitre 6
Migoto est loin d’être un long fleuve tranquille. Il y a toujours de quoi faire. Nous avons beaucoup d’asservis, même si certains sont des esclaves natifs, il arrive qu’au cours de leur vie, les ainokos fassent un faux pas et qu’on leur retire leur liberté. Je suis bien trop à cheval sur les règles et mon art me prend tellement de temps qu’il ne m’est jamais venu à l’esprit de commettre un crime quelconque. J’ai assez d’argent pour manger, pour avoir un toit sur la tête et je vis bien grâce à la vente de mes tableaux. Même ceux des grandes familles ne sont pas tous blancs. Il suffit de lire le Kitaï pour se rendre compte qu’il y en a qui finissent asservis à leur tour. En parlant de criminels, j’ai lu dernièrement que des prisonniers avaient réussi à s’enfuir. Le climat actuel est tendu et je vois ces couleurs que j’interprète comme de la peur.
J’ai voulu faire une série d’estampes sur la crainte des habitants mais il m’a été difficile de trouver les meilleures esquisses pour que cette émotion en ressorte. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. J’ai fini par abandonner, je n’arrivais à rien. Le sol de ma demeure a été recouvert d’un tapis de confettis et ce n’a pas été facile à nettoyer… Néanmoins malgré l’atmosphère hostile des derniers événements, beaucoup semblent déjà parler du Festival annuel en l’honneur d’un des Dieux ainokos.
Chapitre 5
Ces derniers temps, je passe beaucoup trop de temps au temple de Chi. Je sais que c’est de ta faute. Ta carrure, ton aura, ta façon d’être, si calme, si posée. Je crois que tu m’aides à remettre les pieds sur terre, à arrêter de divaguer et de me perdre lorsque l’inspiration m’abandonne. Souvent, tu représentes mon dernier espoir. Quand plus rien ne fonctionne, tu sais ? Non, tu ne peux pas savoir puisque je t’observe de loin, mon parchemin et mon bâton d’encre entre les mains.
Alors je dessine. Je dessine ce qui émane de toi. Je ne sais pas pourquoi mais le bleu te symbolise. Tout ce qui est bleu dans mes peintures vient de toi. Un jour, j’aimerais m’approcher un peu plus de toi. Mes œuvres commencent à avoir du succès depuis que je m’inspire de ce que tu dégages.
Chapitre 4
C’est difficile en ce moment. Rien de ce que je peins ne se vend. Je vais souvent au temple de Youkou et je trouve mes idées dans mes prières mais elles ne semblent pas plaire à la population de Migoto. Alors j’erre souvent dans les bars, j’ai commencé à boire un peu trop. Peut-être suis-je encore trop jeune… Dix-huit ans et être connu doit être trop demander. Ce n’est pas grave. L’art contrôle ma vie, je ne peux rien sans lui. Parfois, j’aimerais me débarrasser de cette passion, elle me prend trop de temps et de force. Pourtant, je sais que je ne pourrais vivre sans ma peinture.
J’ai découvert une lubie, la douleur que je ressens lorsque Kenshin Fuburõ me tatoue libère mes pensées jusqu’à ce que mon corps ne puisse plus tenir et qu’il doive cesser d’enfoncer ses aiguilles dans ma peau. En sortant de sa boutique, j’ai décidé de me diriger vers les temples. Après avoir visité l’antre de Shukumei, mes jambes me guidèrent vers Chi. Je ne savais pas vraiment comment j’avais fait pour y arriver mais j’y entrais pour découvrir la solution à mes fantômes.
Chapitre 3
Ma mère ne sait plus quoi faire de moi. Elle aimerait que je devienne quelqu’un d’influent, elle aurait aimé que je continue d’aller au temple de Rika et que je persiste à m’instruire mais elle n’arrive pas à me sortir de ma chambre où de nombreux dessins s’étalent par terre. Mon père quant à lui, aurait voulu que je reprenne l’entreprise familiale. Faire de l’encre est amusant, surtout d’aller chercher les pigments végétaux et de les mixer avec de la colle animale mais je ne me voyais pas le faire toute ma vie. J’ai décidé de devenir un artiste, de vivre de mon art. Mes parents ne sont pas d’accord mais je m’en moque, j’ai la tête dure.
Lorsque je ne veux plus entendre leurs leçons de morale, je me réfugie au temple de Youkou où je regarde les prêtres chanter, ma tête se balançant au rythme de leur chorale. Fermant les yeux, ma décision fut prise. Quoi que disent mes parents, je serai un peintre.
Chapitre 2
Mes mains et mes pieds sont complètement tâchés d’encre et je courre partout dans la maison laissant des traces sur le sol et les murs. Ma mère, Isoko Higa, me poursuit et je ris de ces petits gazouillis que les enfants ont lorsqu’ils sont encore très jeunes. Lorsqu’elle réussit à me prendre enfin dans ses bras, elle me sermonna mais je n’écoutais pas ce qu’elle me disait. J’aime ma mère, elle est douce. Mon père, Kumon Higa, entre dans la pièce et tend ses mains pour me prendre contre lui. Mes petits doigts courent sur son visage dessinant des arabesques noires autour de ses yeux et continuent sur sa mâchoire. Mes parents rient à leur tour. Leur petit garçon est bien mignon malgré ces yeux rouges qu’il avait hérité de son grand père.
J’ai eu une enfance pleine d’amour et j’avais le droit d’accompagner mes géniteurs lorsqu’ils allaient travailler. Il me laissait alors dans un coin, des encres de couleurs et des parchemins près de moi pour que je puisse m’occuper. Je pense que mon talent s’est développé à partir de ce moment. Depuis, mon amour de l’art n’a cessé de grandir.
Chapitre 1
Je suis né.