Yume & Seryan

Informations

▬ Année de Naissance : An 24. (26 ans) ▬ Genre :  ♂ ▬ Race : Hybride de Requin Blanc. (Par sa mère)

▬ Statut : Asservi ▬ Métier : Aide-soignant.

▬ Don(s) :   Empathie : Ce don permet à Seryan de capter les émotions d'autrui et d'agir sur elle dans une moindre mesure. Concrètement, il peut influer sur une émotion déjà présente chez quelqu'un et en augmenter ou diminuer l'intensité. Pour être le plus simple possible, il agit donc comme un catalyseur/amplificateur de sentiments. Transformation : Ce pouvoir permet à Seryan de se transformer partiellement en "requin". Dans ces moments là, sa peau se grise et se fait plus lisse, ses jambes se transforment en queue et un aileron lui pousse sur le dos. Sous cette forme ses poumons deviennent définitivement des branchies et lui permettent ainsi de ne pas se soucier de ses problèmes respiratoires. Il gagne également en vitesse et en agressivité. Malheureusement il ne peut pas garder cette transformation très longtemps. Celle-ci lui soulagerait pourtant grandement la vie puisqu'elle agit sur sa malformation de manière temporaire.

Psychologie & Physionomie

Marié Yume passa une main douce sur la chatoyante peinture qui représentait son fils, Seryan. Les paupières baissées alors qu'elle retrouvait du bout des doigts la familière silhouette d'un adolescent malingre, elle esquissa un pauvre sourire. A la qualité du papier et du trait, on voyait que l'artiste était un professionnel. Elle le sentait à la texture du grain de la page et à la finesse de cette belle aquarelle. Ranko Meiroo, sa vielle amie, n'aurait pas pu lui faire plus beau cadeau. Contemplative, elle admira le soin qui avait été apporté à chaque détail. Le peintre avait tout représenté du plus petit orteil, à la plus discrète des cicatrices, notamment celle que Seryan avait au dessous de son oreille gauche. La poitrine gonflée de bonheur, elle eut pendant un instant l'impression de retrouver son enfant, d'entendre sa voix chantante et de sentir la chaleur de ses doigts de pianiste dans son dos. Son imagination alla jusqu'à recréer l'odeur d'algues et de sel qui se dégageait de sa peau quand il revenait de ses escapades maritimes. Une larme coula et elle l'essuya avec désinvolture. 



Il n'avait pas tellement changé en dix ans. : Certes, il avait grandit, mais ses traits creusés restaient familiers, juste plus osseux. Il ne s'était malheureusement pas remplumé avec l'âge, la peau sur les os et le teint très pâle, presque blanc et légèrement brillant, comme s'il était fait de nacre plutôt que de chair. Il avait l'air plus sérieux que dans ses souvenirs et ses beaux iris bleus abordaient un éclat plus doux que par le passé. En revanche, sa coupe n'avait malheureusement pas changé, c'était toujours un amas indéfini d'épis et de mèches folles,  un vrai nid d'oiseau ! Elle reposa avec délicatesse le cadre sur la table basse et se cala dans le canapé pour continuer à observer son fils, ancré dans le papier.

 

Sur l'image, il avait pris une attitude posée, égal à lui-même et sans le vouloir presque taciturne. Seryan avait toujours mis une distance entre lui et les autres. Les rares fois, où elle l'avait vu quitter ses airs réservés se comptaient sur les doigts d'une main. Et, pour cause, il était particulièrement difficile de s'accorder la confiance de son fils. Hiroto Yume, par exemple, pourtant son mari et père de Seryan, ne l'avait jamais eu. Dans un soupir, elle songea que Seryan avec sa maigreur et son visage d'ange lui ressemblait vraiment. De son nez droit, à ses lèvres fines, il était son portrait craché. En revanche, d'Hiroto, Seryan n'avait rien hérité : ni le physique, ni l'hybridation, ni même le caractère.



Hiroto Yume était un homme obsédé et vindicatif. Il voulait une descendance puissante de laquelle il pourrait toujours tirer fierté. Rien ne le ragaillardissait plus que d'entendre les autres vanter la force, le courage ou la beauté de sa progéniture et ça au début, elle avait trouvé que c'était formidable. Elle avait pensé son amour de père intarissable et jugeait son ex-femme impardonnable. En effet, l'ancienne compagne d'Hiroto, Otoe Yume, lui avait fait le déshonneur d'enfanter le fils d'un autre et pour cela, elle et sa progéniture avait été sévèrement puni. Déchue, elle avait été réduite au rang d'asservie, de même que son rejeton, un hybride de loutre nommé Atsuhiko si Marié s'en souvenait bien. Elle les avait tant critiqués à l'époque de sa rencontre avec Hiroto, persuadée que ce dernier ne méritait rien de ce qu'il lui était arrivé et qu'Otoe ne pouvait être qu'une garce. Par ses paroles, elle avait plus d'une fois manquée de respect à l'ancienne tante d'Aï Yume. Mais, désormais, elle s'en voulait énormément. Elle avait été ignoble envers le fantôme d'une morte qui dans le fond, était peut-être bien moins coupable qu'Hiroto. Hiroto qui n'avait jamais aimé Seryan.



Pour Hiroto, seul Ando, leur fils aîné avait compté. Pourtant, hormis sa maladie, Seryan n'avait rien eu d'un enfant pénible. Ranko Meiroo qui l'avait acheté après sa condamnation pour le sauver de la misère, lui rapportait d'ailleurs régulièrement à quel point il était un bon garçon. Déterminé à bien faire, Seryan n'abandonnait jamais et faisait de son mieux dans la mesure de ses moyens. Sous son comportement parfois froid, il était très sensible. Petit, il passait tout son temps libre à l'hôpital, s'occupant en harcelant Haneki Tenshi (l'infirmier chargé de surveiller sa maladie) ou en faisant la conversation aux malades. Il n'était pas non plus rare qu'il ramène à leur grande demeure tous les chats et chiens du coin. Marié avait d'ailleurs vraiment eu du mal à lui faire entendre raison sur la question.  De plus, elle, elle le trouvait très courageux ! Car pour être capable de défier Hiroto comme l'avait fait Seryan et prendre ses gifles sans broncher, il fallait des nerfs d’acier. Elle n'avait jamais compris l’obsession d'Hiroto à vouloir faire de Seryan un soldat, quant à l'évidence, il n'était pas taillé pour le métier : trop gentil et surtout trop malade. Oh, il se débrouillait très bien en combat à mains nues certes, mais il ne serait toutefois jamais assez endurant pour faire la guerre, ça c'était sûr. 



Pourquoi Hiroto n'avait-il pas aimé son deuxième fils ? Elle se posait sans arrêt la question. Bon d'accord, Seryan était faible et boudeur, il n'écoutait jamais rien et passait son temps à gambader plutôt qu'à s'entraîner, mais et puis ? Il était cynique, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir la conversation agréable selon Ranko. D'ailleurs, cette dernière lui avait affirmé qu'il était très sage et poli, lui offrant même de temps à autre des colliers de coquillages. C'est vrai que son statut d’asservi obligeait Seryan à obéir, néanmoins elle savait pour en avoir reçu aussi que les bijoux qu'offrait son adorable requin était un gage d'affection sincère. Il était profondément gentil leur gamin. 

Si seulement, son mari avait pu voir tout ça. Marié se recroquevilla et se mit à pleurer. Pleurer, parce qu'Ando qu'elle aimait tout aussi fort était mort. Pleurer, parce que son mariage battait de l'aile. Pleurer, parce que sa vie était une suite de jours gris. Pleurer, parce que Seryan n'était plus à ses cotés et pleurer encore parce qu'elle savait pertinemment qu'elle ne le reverrait jamais. Elle était trop lâche pour se dresser contre la volonté d'Hiroto, une belle hypocrite et une femme sans tripes, elle se haïssait.

Important : Seryan est victime d'une malformation des poumons.  En effet, ceux-ci seraient supposément un mélange de valves et de branchies, même s'il est impossible de dire avec exactitude la forme ou la composition de ceux-ci. Toutefois, il a été confirmé par un ainoko doté d'un don de clairvoyance que son système respiratoire est à la fois humain et requin. Ainsi pour pouvoir vivre, il lui est nécessaire de se rendre dans l'eau. Heureusement, la nature ne l'a pas totalement raté et ses poumons marchent selon un cycle très précis : Tous les deux jours, ses poumons humains cessent de fonctionner et les branchies présentes dans son corps reprennent leurs rôles l'obligeant à gagner la mer ou l'océan, au pire des cas une source d'eau douce qu'elle soit naturelle ou non. Le matin suivant, il peut retourner sur terre. Il se doit cependant d'être très prudent, car s'il venait à manquer le délai -chaque 48h donc- il n'y survivrait pas.  

Biographie

Seryan se recroquevilla dans un coin de la prison les yeux clos et la tête enfouie entre ses bras, juste pour tenter de retrouver l'odeur salée de l'eau sur ses vêtements. L'endroit était froid et noir, loin de l'atmosphère rassurante que lui offrait d'habitude les sous-marins. Le nez rouge et les yeux bouffis d'avoir trop pleuré, il se remémora ses nuits perdues à contempler les poissons scintillants ou à compter les coquillages. La chaleur bienfaitrice du sable et des vagues. La douceur des baisers de sa mère. Mais tout cela était désormais de l'histoire ancienne et c'était le cœur lourd qu'il voyait défiler les heures, les poumons de plus en plus abîmés et la poitrine serrée par la douleur comme par la peur. Alors que la lune venait doucement éclairer le fond de la cave putride aux odeurs de pisse de rats et de moisi, sa lumière blanche rappela à Seryan les doux cheveux d'Haneki Tenshi. À sa naissance, la mort le griffait déjà du bout des ongles.

Contrairement à son grand frère, il était né avec une malformation du système respiratoire, une étrange mutation de ses poumons qui avait bien failli le tuer le lendemain de sa venue au monde. Son salut, il le devait à Haneki Tenshi, qui, en ces temps là, travaillait pour l'hôpital comme infirmier. Le Tenshi était resté pendant longtemps son médecin attitré. Jusqu'à ses cinq ans sa mère l'emmena au moins une fois par semaine voir le jeune homme, dans le but de vérifier que sa malformation interne ne s'aggravait pas. Pour Seryan dont la maladie était invisible à l'oeil nu, le don d'Haneki était une vraie bénédiction. A force de le fréquenter, il s'attacha profondément au beau et gentil infirmier. Haneki était patient, toujours droit et souriant. Il devint son modèle. L'amertume gagna son palais. Que dirait-ce dernier, s'il le voyait là, à croupir en attendant la peine capitale ? Il avait tellement honte de lui-même. Jamais plus il n'oserait croiser le regard vert de l'homme qu'il avait tant admiré ! Il se sentait présomptueux d'avoir cru qu'il réussirait à retrouver ce dernier un jour. Maintenant, même s'il y parvenait, il n'oserait même pas lui faire face.

Devenir infirmier, c'était une vocation qu'il avait choisi grâce à Haneki, mais aussi le rêve de sa vie, un moyen comme un autre de combattre cette maladie qui rongeait son quotidien. À cause d'elle, il ne comptait plus le nombre de larmes que sa mère, Marié Yume, avait versé. Tous les soirs, c'était abattue de chagrin qu'elle l'accompagnait à l'océan. Elle se blâmait sans aucun doute de ne pas avoir apporté à son époux un deuxième enfant bien vivant. Et en vérité, quitte à être malade, elle aurait préféré enfanter une fille, au moins elle aurait pu la marier facilement. Mais dans cet état qu'allait-il bien pouvoir faire de sa vie ? Qui allait vouloir de lui ? C'est ainsi qu'elle faisait son chemin entre doutes et regrets, ses belles mains blanches quand même tendres sur le corps fragile de son bébé. Heureusement, en grandissant Seryan devint plus robuste, très vite se rendre à l'océan tous les deux jours ne s'avérèrent plus une nécessité. La rivière du coin faisait l'affaire comme l'eau du bain, bien que, sur le long terme se baigner dans des sources naturelles restât tout de même indispensable à sa santé. Cet état de fait soulagea ses parents, en particulier sa mère, puisque aux yeux de son père, s'il fallait être honnête, il n'existait tout simplement pas. Haruto Yume était sévère et attendait de sa progéniture qu'elle lui fasse honneur. Un art dans lequel son frère Ando excellait, alors qu'à son inverse, il ne parvenait même pas à tirer de son géniteur ne serait-ce qu'un signe d'encouragement. Seryan se savait pertinemment "dispensable" aux yeux du puissant homme. Cela le rendit terriblement jaloux d'Ando.

Quoi de plus normal ? Le bel adolescent aux cheveux d'argent était tout ce que Seryan n'était pas : athlétique, musclé, sportif est surtout destiné à un brillant avenir. À côté, avec sa dégaine maigrelette et sa passion pour les colliers de perles Seryan faisait vraiment « pâle » figure. Sa coquetterie déplût d'ailleurs vite à son paternel. Il se rappelait encore l'amas de coquillages éclatés au sol dans sa chambre et la brûlante chaleur de sa joue gonflée par les gifles. Oh, son père ne le battait pas, loin de là, mais il n'hésitait pas à le claquer s'il le jugeait nécessaire. Or, que son fils sabote l'entraînement martial pour faire des bijoux, était, à ses yeux, une raison plus que suffisante. C'est à cette époque qu'un vrai lien fraternel naquit entre Ando et Seryan, car celui-ci prenait toujours quelques minutes pour venir le consoler. La jalousie devint de l'affection et très vite, là où Ando allait, il suivait. À ses côtés, il se sentait plus puissant. Cela stabilisa son mental fragile. C'est également ensemble qu'ils découvrirent leur premier don, profitant de leurs pouvoirs de transformation pour explorer les innombrables espaces maritimes qu'offrait l'île.

Seryan se mit à fixer ses doigts, rouge de sang sec. L'envie de vomir revint aussitôt et il se mit à gratter avec frénésie les restes d'hémoglobines collés à sa peau. Si seulement lui et Ando avaient pu rester ensemble pour toujours !

Avec l'adolescence Ando se mit à changer. Ce fut lent, mais progressif. Le petit garçon qui encourageait Seryan et l'accompagnait voir Haneki devint solitaire et renfermé. Il se mit à boire, à passer les nuits dehors sans autorisation. Des escapades qu'il lui demandait de cacher tant bien que mal à leurs parents. Bientôt, ce fut couvert de bleus qu'Ando passait le pas de la porte, l'obligeant à soigner ses blessures sans un mot. Toutefois, s'il était doux et fidèle, Seryan n'était pas non plus commode et il aimait de moins en moins l'attitude douteuse d'Ando. L'âge y faisant, les disputes entre eux recommencèrent, plus longues, plus virulentes, emplies de mépris et de déception. Ce long cauchemar aboutissait ici. Seryan renifla une fois de plus et se mordit la lèvre. Si seulement il n'avait pas accompagné Ando...si seulement...

Tandis qu'il s'apitoyait sur le pourquoi du comment, la porte grinçante de sa cellule s'ouvrit. Par-derrière, un homme à l'allure féroce fit son entrée, le bourreau. Seryan sentit son pouls s'accélérer. Une sueur glacée coula le long de son dos. Il frémissait de terreur. Alors ça y est, il allait finir ainsi, tué pour un crime dont il ne savait rien ? Avaient-ils tous vraiment jugé qu'il était responsable de la mort d'Ando ? Avait-il vraiment tué son frère ? Il se sentit brutalement soulevé sur ses deux jambes tremblantes. Le gaillard aux allures de titan le tapa sans ménagement dans le dos pour qu'il avance. Seryan hoqueta. Ses genoux s'entrechoquaient, il était tétanisé à l'idée que, dans quelques instants, il ne serait plus qu'un cadavre gris. Le tunnel qu'ils empruntèrent lui parut interminable et ses ombres plus effrayantes que les dieux eux-mêmes. Mais alors qu'il s'attendait à s'enfoncer au cœur du bâtiment, ce fut dehors qu'ils débouchèrent, sous le ciel étoilé.

-Huh? -fut tout ce qu'il trouva à dire pour témoigner de son étonnement-.

La seconde d'après, il était jeté par terre. Seryan mangea le sol et la poussière. À son côté, il y eut un froissement et deux bras chauds vinrent l'enlacer. Le parfum floral qui se dégageait agréablement de l'inconnue qui le pressait avec force contre sa poitrine, était reconnaissable entre mille.

-Madame Meiroo ? -toussota til.-

-Oui Seryan c'est moi ! Dieu merci, tu n'as pas reçu la peine capitale. En l'absence de corps, personne ne pouvait affirmer que tu avais bien tué ! -rassura-t-elle, en lui tapotant le dos.-

-Je suis libre de rentrer... ? -questionna-t-il, sans trop y croire.-

Un voile passa dans les iris de la Meiroo. Elle inspira un grand coup et vint prendre ses mains, le souffle court. Seryan se tendit. Il n'aimait pas l'expression profondément peinée de son beau sourire, ni la pitié qu'il lisait dans son regard de mère. Il avait raison de ne pas y croire.

-Seryan, épargné ne veut pas dire lavé. On ne peut pas  non plus prouver  ta totale innocence tu comprends ? -elle déglutît et lâcha rapidement- Tu n'es plus un libre.

Son monde s'écroula.

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Seryan termina de replacer le petit cadre en bois sur l'étagère. C'était l'une des dernières fois qu'il passait son temps ici, dans la chambre de Ranko Meiroo et son mari, puisque cette dernière avait subitement décidé de le donner en pâture à son fils, Tayeb. Un profond soupir quitta Seryan. On ne pouvait pas dire qu'il s'entendait particulièrement bien avec Tayeb Kaijuu. En fait, depuis qu'il était arrivé sur le domaine en tant qu'esclave, s'il y avait bien une personne avec qui ça n'allait pas, c'était le renard. Quand il y réfléchissait, il se demandait souvent quel était l'exact moment qui avait marqué entre eux la fin de toute possibilité d'amitié. Si c'était à partir du moment où Safa, sa jumelle, lui avait souri, ou si c'était un peu plus tard quand il avait osé la serrer tendrement entre ses bras. Il se rappelait, elle était petite et chaude, si fragile contre son torse. C'était la première fois que Seryan avait l'impression d'être plus fort que quelqu'un, la toute première fois qu'il avait l'impression de pouvoir protéger quelqu'un, la première fois aussi depuis son arrestation qu'une personne autre que Ranko s'accordait à le toucher sans une once de dégoût ou de mépris. Malheureusement, Tayeb les avait aperçu. Sa mâchoire s'en souvenait encore. Il n'avait jamais vu Safa aussi folle de rage après son frère, alors qu'il gisait sur les fesses, la main collée à ses lèvres éclatées. Il s'était senti profondément humilié dans sa virilité. Lui qui une minute auparavant s'imaginait capable de défendre Safa... La bonne blague !  Cela avait cassé quelque chose en lui. Il aimait toujours autant Safa, cependant, il ne se sentait plus à la hauteur de ses attentes. C'était à croire qu'il ne ferait jamais un bon frère. Jamais.

Les mains de Seryan se serrèrent sur le balai qu'il cala dans un coin. Les années suivant son arrestation avaient été difficiles. Pour commencer, Haruto lui interdit de revoir Marié. Déjà cocufié et abusé par le passé, voilà que le fruit de ses entrailles -le vrai cette fois- lui faisait une abominable honte en étant soupçonné de meurtre ! Le procureur ne s'en remit tout simplement pas. La disparition d'Ando -sa fierté- finit de corrompre son cœur, il était aigre. De ce fils non plus, il ne voulut donc plus entendre parler. Abandonné par tous, condamné à une vie de servitude, il n'osait même pas imaginer ce qu'il serait advenu de lui sans l'adorable concours de Ranko Meiroo, une proche amie de sa mère. Il n'était pas rare que Marié l'invite à boire le thé. Ranko avait toujours été agréable et souriante, pleine de vie. Il se souvenait qu'elle ne s'était jamais mise en colère quand Ando petit, lui tirait les oreilles et la queue. Elle semblait éthérée. Il ne savait pas si sa profonde affection pour la mère de Tayeb et Safa jouait beaucoup sur sa vision des choses, toujours est-il qu'objectif ou pas, à ses yeux elle était un ange, son ange. Un peu comme l'avait été Haneki à l'époque. Enfin débarrassé des corvées, Seryan prit cinq minutes pour s'assoir contre la véranda du jardin. De son joli yukata en lin, il sortit un vieux bouquin un peu froissé. Un ancien petit mémo que Marié avait réussi à lui faire parvenir avant qu'Haruto ne fasse brûler toutes ses affaires. Un souvenir des heures qu'il avait passées gamin dans les jambes de l'infirmier, à le supplier de lui enseigner tout ce qu'il savait.

Quand Ranko avait su qu'il était passionné par la médecine, elle l'avait tout de suite autorisé et enjoint à poursuivre ses études. Ainsi, disait-elle, il pourrait vraiment prouver sa valeur au sein de la famille. Il ne serait pas libéré pour autant, mais il serait un esclave de valeur. Elle n'en attendait pas moins de lui et il ne voulait pas décevoir celle qui avait eu la gentillesse de le sauver de la mort en le prenant comme asservi. Elle aurait pourtant sans doute préféré quelqu'un de plus doué. Quand elle l'avait recueilli après tout, il n'avait pas plus de quatorze ans et un vrai poil dans la main. Cela la força à être sévère. Sa place ne fut pas plus douillette que celle des autres esclaves de la maison. Il n'était pas question de faire des différences, car Ranko avait beau l'apprécier, Seryan désormais, n'était plus un ainoko libre et ça il se devait de l'accepter. Evidemment, la liberté lui manqua, sa mère, son chez lui, son ancienne vie, tout. Il ne s'était jamais pensé aussi matérialiste que quand il avait tout perdu. Toutefois, le temps faisant son œuvre, il avait fini par se résigner. Pouvait-il considérer ça comme une forme de rédemption ? Seryan cligna des yeux. Avait-il vraiment tué Ando ? C'était une question qui le hantait. Il ne se souvenait de rien. A vrai-dire, il ne se souvenait même pas d'être allé à la plage avec son aîné ce jour-là. C'était comme si un pan entier de sa mémoire s'était envolé. Parce qu'il s'intéressait beaucoup à la psychologie depuis la découverte de son don d'empathie, il savait que la plus plausible des explications était que son cerveau n'avait pas supporté le choc. Il avait dû se produire quelque chose d'absolument affreux, pour qu'il en soit affecté à ce point. Qu'avait-il vu ou fait de si abominable pour provoquer une amnésie partielle ? Plus le temps s'écoulait, moins il était sûr de vouloir savoir la vérité. Le souvenir du sang couvrant tout son corps était suffisamment perturbant pour le dissuader de chercher plus loin.

-Seryan ! Tayeb est de retour ! Il faut que tu ailles l'accueillir !

Il se renfrogna spontanément. On ne pouvait pas repousser l'inévitable. Pourtant, il aurait souhaité que Tayeb n'arrive pas. Qu'il soit en retard, voilà qu'il l'aurait drôlement soulagé ! Parce qu'il ne savait pas pour lui, mais il était tout sauf excité à l'idée de devenir son asservi.

Informations IRL

▬ Pseudo : Shohei
▬ Âge IRL : vers la vingtaine.
▬ Comment avez-vous connu le forum ? : DC.
▬ Code du Règlement : On est là pour s'amuser !
▬ Qui a créé les Ainokos ? : Taisha !

Je mets juste un petit double post pour m'excuser de mon retard !

Mais, je suis là, enfin revenu de mes vacances ! : )

Je posterai la fin de ma fiche d'ici demain tout au plus tard, voilà en vous remerciant encore pour votre patience. ^^

Et voilà, j'ai enfin fini !

Merci pour votre patience en tout cas ! : 33

Désolée de pas avoir supprimé le précédent message, j'ai essayé mais le format du forum est trop grand pour mon petit ordinateur et le cadre sur le côté gauche mange une partie de mon écran m'empêchant d'appuyer sur la touche "oui". TT

Tout est nickel
Pour ton bug, tu pourrais me faire une capture d'écran un de ces quatre et me la MP s'il te plait ? Que je regarde si je ne peux pas moduler/corriger ça d'une quelque façon que ce soit. Au pire, pour le prendre en compte dans les thèmes futurs du forum ^^' Pour moins gêné...

En tout cas, je valide ! ^^

Fiche Validée

"C'est partit pour le Grand Voyage ! Découvrons Migoto tous ensemble !"

Félicitation !
Ton personnage est validé, nous te souhaitons bienvenue sur Migoto no Shima et espérons que tu t’amuseras bien parmi nous !

Afin de commencer à jouer sur de bonnes bases, nous t'invitons à aller recenser ton avatar afin d’éviter de potentiels conflits quant aux images/personnages pour les nouveaux arrivants.
Nous te demanderons aussi d'aller Recenser tes dons ainsi que Recenser ta race si tu es Ainoko. De plus, peu importe ton groupe, si tu peux aller recenser ton Métier cela serait pratique.

A tout cela, s'ajoute le fait d'éditer ton Profil. Tu remarqueras qu'il y a de nombreuses informations à y entrer. Les langues que parlent ton personnage, tes autres comptes si tu en as, tes périodes d'absence, l'âge et autres petites informations utiles rapidement aux joueurs, et qui concernent ton personnage !
Merci d'avance en tout cas, de prendre le temps de remplir tout ça. Même si, je le sais, ça fait un peu beaucoup   ...

Sache que tu peux aussi réaliser une fiche de suivi RP/Relations ! Pour ce faire, il te suffit de te rendre dans ce forum-ci.
Nous avons aussi les Dépôts de Missives pour les rps de type "épistolaires". Le lien de sa boîte est à mettre dans son profil soit dit au passage ^^
A noter que les modèles proposés de codage ne sont pas obligatoires, si tu veux faire autrement : tu peux -_^

Pour te lancer en rp, tu peux consulter ou faire ta propre demande de rp dans le forum mis à ta disposition pour cela !
Tu pourras aussi y faire verrouiller tes topics clos, et trouver le code nécessaire si tu désires proposer des prédéfinis à l'administration.

N'hésite pas à contacter le Staff par MP si tu as un problème ou une question.

Le staff te souhaite la bienvenue!

Pour info, tu trouveras dans la même section que le bottin le truc pour les arbres ! Que je rajoute ton frère, ta maman, et ton perso avec les bonnes dates
Et pour que je t'ajoute dans les liens de Safa, tu peux me MP le texte à y mettre (Tayeb voulait m'envoyer le prédéfini de Ranko aussi, voir avec lui donc pour quant il me l'enverra ^^)