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J'ouvrais difficilement les yeux, la lumière du soleil m’aveuglant encore. Tout autour de moi gisait des corps, dénués de toute vie, couverts de poussière et débris. Je ne me rappelais pas bien de ce que je faisais ici, tout étai flou, mes oreilles sifflaient et ma tête tournait. J'étais comme assommé, ne me souvenant de rien. Seules quelques bases instinctives subsistaient. Je balayais les environs du regard, il n'y avait que ruines et cadavres, tout était détruit. Une énorme catastrophe semblait s'être abattue sur cet endroit. Tout comme moi, plein d'autres êtres de tout âge émergeaient, perdus et ne comprenant pas ce qu'il se passait. Nous étions comme des enfants se réveillant dans un champ, perdus et désorientés. Je me regardais, ces bras, ces jambes je savais m'en servir mais… c'est comme si je ne les avais jamais eues… A quoi ressemblais-je ? J'aperçus un miroir brisé pas très loin de moi, en quelques pas je le rejoignait et me regardais dedans. Je m'observais attentivement pendant quelques minutes… je ressemblais étrangement à ces corps par terre, sauf que j'avais deux grandes oreilles blanches tombantes sur le crâne. Je continuais de m'étudier lorsqu’un petit bruit attira mon attention, il venait des ruines. Cela ressemblait à une voix, une petite voix qui appelait à l'aide. Quand j'y parvint après quelques tas de pierre escaladés, un petit garçon était allongé, coincé sous de la pierre et poussant de toutes ces forces pour s'en dégager. Il était plus jeune que moi en plus de ne pas avoir de longues oreilles sur la tête. Heureusement, j’eus assez de force pour le dégager des décombres. Il me remercia, et semblait avoir prit la décision de me suivre. Pour quelqu'un d'écrasé sous des décombres il était plutôt joyeux et en bonne santé. Je retournais d’où je venais, avec le petit derrière moi. Il ne disait pas un mot, ne posait pas une question, rien. Il se contentait simplement de sautiller et de regarder tout autour de lui. Nous étions assis sur un reste de mur, regardant nos semblables faire connaissance, les plus grands enseignant au plus petits ce qu'ils lisaient sur les restes d’écrits trouvés par terre. Ils avaient peut être des réponses à mes questions ? Ordonnant au petit de ne pas bouger, j'allais voir ceux qui lisaient. Ils m’expliquèrent alors que nous étions le fruit de la mutation d'animaux suite à la création de notre déesse Taisha et des résidus magique de l'explosion. Notre rôle maintenant, comme tout animal était d'assurer la survie de l’espèce et de construire une civilisation. Alors comme ça, j'étais un animal avant… cela explique les oreilles… de lapin je présume. J'aurais aimé en demander d'avantage, mais ils étaient occupés à déjà expliquer cela à tout le monde. Je retournais voir l'enfant qui m'avait sagement attendu, la tête pleine de réflexions et questions encore plus complexes. J'essayais de lui expliquer simplement ce que nous étions…. espérant avoir été assez clair dans mes explications, puis une question me vint a l'esprit : quel animal était-t-il ? Évidement il n'en savait rien… Je décidais donc de retourner avec lui là ou je l'avais trouvé. Nous marchions sur les décombres quand mon pied se posa sur une flaque… de sang. Cette vision était horrifique : une famille entière de lynx écrasés sous les roches. Je fus prit d'une grande empathie pour ce petit garçon qui aurait pu avoir cette famille. Je ne savais point si sa survie était un maléfice ou une bénédiction… tout ce que je savais c'est qu'il étai seul. Je tournais la tête vers sa petite frimousse, et il pleurait. Ses yeux brillaient, et de grosses larmes coulaient le long de ses joues, il semblait pourtant ne pas comprendre la raison de ce chagrin. Reniflant il interrogeait du regard… à croire que certaines émotions persistent après la mutation. Il valait mieux ne rien lui expliquer, simplement le prendre dans mes bras et le consoler. C'est donc ce que je fis et il me serra fort sans dire un mot. Quelques minutes plus tard, je le mettais en face de moi en lui posant cette question :
-alors p'tit bonhomme, comment tu t’appelles ?
Il essuya les larmes restantes avec le dos de sa main avant de sourire gentiment en répondant
-Je sais pas !
Comme je peux être stupide.. même moi je n'en ai pas, mais c'était la première question qu m'était venue en tête. Mais bon finalement ce n'était pas une si mauvaise idée… car une autre bien plus intéressante germa.
Tu sais quoi ? Je vais choisir ton prénom et toi le mien… comme ça ce sera comme si nous étions de la même famille !
Son regard brillait a nouveau, comme quand je l'avais sortit des décombres, c'est tellement gratifiant un regard comme ça. Je cherchais donc un petit nom a donner a cet enfant malchanceux. Puis quelques syllabes virent a mon oreille, comme une chanson et son prénom comme le refrain.
-tu t'appelleras Taikutsu… Taikutsu Fushi !
Ce nom semblait lui plaire, c'était parfait. Ses yeux se perdirent dans le vide, il cherchait mon nom. A un moment, il ouvrit la bouche… puis c'est comme si il inventait chaque syllabe au moment de la prononcer
-No...ro...wa ! Norowa ! Grand frère Noro !
Sur ces paroles il se jeta une nouvelle fois dans mes bras. Moi aussi j'étais content au final, j'avais évité un chagrin et possédait maintenant un petit Frère.
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Les années passaient, une petite société se construisait, évidemment nous y participions Taiku et moi. Un peu après notre rencontre j'avais appris qu'il avait environ 8 ans et moi 13. Mais bon, a l'heure qu'il est il devait en avoir 13 et moi 18. Toujours ensemble, un après midi nous décidâmes d'aller en forêt chercher un peu de bois car la nuit dernière quelqu'un avait remarqué que nos stocks étaient vides. Évidemment, ce n'était qu'un prétexte pour aller s'amuser un peu, notre passe temps était de faire la course, ou même toute autre compétition. Nous avions une sorte de rivalité continue qui s'étendait sur n'importe quel domaine. En grandissant, Taiku était devenu bien plus casse-cou (ou inconscient) que moi et par définition, gagnait très souvent mais avec d'énormes prises de risques. Du coup ce jour là, nous faisions une simple course, évidemment j'allais le battre. Il n'avais jamais été très bon en endurance… mais aujourd'hui étrangement il arrivait à me suivre, mais uniquement en sautant. C'était étrange à voir… il sautait de branches en branches sans paraître essoufflé, ça en devenait presque impressionnant. Vu que je regardais en haut, je ne vis pas l'obstacle en face de moi que je me pris de plein fouet. Je me retrouvais sonné, allongé a terre avec une vive douleur au crâne. Pendant que je me remettais du choc, un bruit sourd suivit d'une lourde respiration se fit entendre. J'essayais d'ouvrir les yeux pour voir ce qui se passait et devant moi se tenait un ours. J'avais du l'énerver car il se dirigeait vers moi d'un air extrêmement menaçant, c'est alors que pris de panique j'essayais de me relever mais une fois debout je retombais a terre, ma tête tournait trop. Il se positionna devant moi et se mit sur ses pattes arrières, prêt à s'abattre de tout son poids sur moi. Instinctivement, je fermais les yeux et retenais ma respiration pour espérer encaisser le coup. Miraculeusement, le bruit de l'ours qui s'abat sur moi eu lieu, mais pas l'impact. En ouvrant les yeux, avec un mélange d'horreur et de stupéfaction, je découvrais mon frère, devant moi, les griffes de l'ours toutes plantées dans ses avant bras. Beaucoup de sang avait giclé et j'en avais sur moi…. Le sang de mon petit frère… Le visage de taiku était déformé par la douleur qui devait être atroce, je me demande par quel miracle il ne hurlait pas. Il se tourna vers moi affichant un sourire crispé :
-je m'en occupe tu vas voir lequel de nous deux est le plus fort !
Il parlait évidemment de lui et moi, comme si l'ours n'était qu'un jeu. Il serrait tellement fort les dents pour faire ce sourire que le sang coulait de ses gencives. L'ours recula alors, se préparant à une nouvelle offensive. Une fois libérés des griffes de la bête, les deux bras de Taiku tombèrent ballants et déchiquetés. Mes yeux se braquèrent, stupéfaits de ce qu'il étaient en train de voir, soit je n'étais pas encore remis de mon coup sur la tête, soit les bras de mon frère se… soignaient touts seuls ? Je voyais les trous dans les os se remplir, les muscles créer de nouvelles fibres et la chair recouvrir les plaies. En a peine 30 secondes, seuls les vêtements de Taiku étaient abîmés, mais ses bras étaient complètements soignés et ce sans aucune cicatrice. Je n'en revenais pas, je n'arrivais même pas a croire mes propres yeux, beaucoup trop harcelé de questions je n'arrivais pas a parler. Taiku se jeta alors sur L'ours qui devait faire deux fois sa taille au moins. L'ours infligeait des coup avec une violence et une puissance énorme, mais Taiku se remettais toujours quelques secondes après et contre-attaquais. Le combat semblait interminable, le sang giclait, Taiku finissait par hurler de rage à s'en déchirer la gorge tellement les griffures étaient douloureuses. Il finit par sortir vainqueur de cet affrontement bestial, La bête tomba d'épuisement et se fit achever. Ses vêtements du haut étaient complètement déchiquetés, mais aucune marque sur la peau n'était visible. Il se rapprocha de moi et me tendis la main pour me relever, mais était-ce vraiment mon frère ? Mon frère serait mort dans cette situation… Mes vêtements étaient tachés de son sang, ainsi qu'une bonne partie des alentours de cette scène macabre, tout cela m'effrayait. Il me fallait des explications, et de très bonnes pour me faire avaler tout ça ! Il s’essaya à côté de moi en soupirant, et commença ses explications… Apparemment, il aurait remarqué ce don peu après que je le rencontre en se demandant pourquoi avait-il survécu. Petit a petit, il testait les limites de sa régénération, le plus gros s'étant effectué a l'instant, contre l'ours. Il compléta par quelques détails et finit par un « bon en gros… de ce que je sais… je suis immortel… pour l'instant en tout cas » Ce n'étais pas le genre de phrase que je m'attendais a entendre mais… il semblait avoir raison. Il m'aida à me relever puis partit soudainement en sautant de branches en branches, il revint quelques minutes plus tard le sourire au lèvres et me dit :
-j'ai gagné la course !
Sérieusement, c’était vraiment un gamin… il ne réalisait pas l'exploit qu'il venait de faire ou quoi ? Tuer un ours à mains nues et sauver son grand frère… seul nos courses semblaient l'importer. Mais bon, si il plaisantait comme ça c'est que tout allait bien, ce qui me rassura. Par contre je ne comptais pas le laisser sur une victoire et lui lança donc un nouveau défi :
-ha ! Maintenant c'est celui qui à le plus de bois qui gagne !
La course débuta instantanément et nous repartîmes comme si de rien était, laissant derrière nous cette boucherie.
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Les années passèrent, les familles se fondaient, les maisons évoluaient, les villes grandissaient… tout comme nous deux. Éternels enfants du village, nous étions toujours prêts à aider les villageois dans toutes sortes de tâches. Malgré tout, nous avions un petit nid douillet ou dormir confortablement. Mais le petit endroit se limitait à ça, car nous passions le reste du temps dehors, nourris par notre grande famille et avec des cimes d'arbres comme table a manger. Ce matin là donc, taiku avait été appelé pour aider à aller chasser. Depuis peu, son don avait été découvert et les chasseurs l’entraînaient à en devenir un, c'est ainsi qu'à 17 ans il chassait déjà comme un pro. De mon côté, j'avais rendez vous chez le médecin car depuis plusieurs jours je constatais quelques problèmes sur moi, comme ces étranges boules douloureuses derrière mes oreilles et mes yeux qui supportaient de mois en moins la lumière du jour… Ma consultation dura une dizaine de minutes, le médecin m'inspectais attentivement. Quand il me dit de me rasseoir, c'est là que la peur me gagna : il avait une expression très grave et sérieuse.
-Tout va bien ?
Lui demandais-je naïvement, espérant une réponse positive… Il prit une grande inspiration et répondit d'un ton calme, se voulant rassurant :
-malheureusement non… Je suis navré de vous l'apprendre, mais vous avez une maladie incurable. Celle ci vient de votre race, elle est propre au lapins, c'est la myxomatose.
Ce mot résonna dans ma tête, il n'avait que très peu de sens à part celui de ma condamnation. C'était suffisant pour me donner le vertige, je savais que l'on finirait tous par mourir, mais voir cette épée de Damoclès de si près était effroyable. Malgré ce choc le médecin continua :
-un lapin normal n'y survis pas plus de deux ou trois jours… mais vous n'en êtes pas totalement un j'estimerais donc votre survie à… trois ans tout au plus.
Encore un puissant coup à ma conscience, comme trois ans paraissait petit… Le médecin me fit une accolade pleine de bon sentiments et de compatissance mais rien n'y faisait j'avais trop de soucis en tête. Trop vite rattrapé par le réalité, finit les moments amusants avec mon frère, je devais assurer ma descendance, trouver une femme, faire des enfants…. Je n'avais plus le temps pour m'amuser.
Quand Taiku rentra, mes idées noires me tiraillaient toujours. Il le remarqua bien vite et essaya par touts les moyens de le savoir, mais rien n'y faisait il n'y arrivait pas. Il du se contenter d'un simple « j'ai pas le moral ». C'est fou comme, même à 17ans, il semblait encore en avoir 12, rien ne le préoccupait, rien ne l'inquiétait, il vivait simplement éloigné du monde adulte alors que moi je devais y entrer de force. Ce soir la j'eus l'impression qu'il était particulièrement agaçant, il ne faisait que s'inquiéter pour son grand frère mais… C'était horriblement pénible, combiné à toutes ces questions et peurs qui ne faisaient que s'accumuler, je finis par exploser de rage. Le pauvre s'apprêtait à subir toute ma frustration et une certaine forme de jalousie.
-Ferme la à un moment taiku, t'es insupportable ! Comprends que j'ai des problèmes d'adultes, c'est fini les fois ou on allait s’amuser en forêt, ou on faisait la course, c'est fini tout ça ! Je dois remplir mon devoir, j'ai des choses a faire, autres que comme toi rester là a rien faire de mes journées ! Alors si tu existes uniquement pour me coller, va falloir trouver un autre sens a ta si belle vie.
Il ne méritait pas ça, je ne l'avais presque pas éduqué il apprenait tout tout seul… Il ne pouvait comprendre ce que je disais. Il fallait que je m'excuses, il n'avait rien à voir dans cela et lui seul s'inquiétait pour moi. Ses yeux se mirent à briller et sa mâchoire tremblait légèrement. Il se retenait de pleurer mais quelques larmes coulaient sur ses joues, il me faisait repenser à lui petit. Avant que je ne puisse m'excuser, il se leva et sortit de la maison. J'ai bien essayé de le rattraper car en endurance il était minable, mais il sauta par dessus un mur que je ne pouvais franchir et je perdis ça trace après ça .
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Cela fait maintenant deux ans depuis ce soir… le soir ou j'ai littéralement ordonné à mon frère de partir. Malgré tout le temps passé, mes remords ne changeaient pas, et je pensais à le revoir chaque jour… mais impossible de le trouver. Suite à cette nuit, tout le village s'était mis à sa recherche mais il resta introuvable. Les gens finirent par l'oublier, la vie reprit son cours. Moi même, j'avais poursuivi la mienne, écourtée par le destin, j'avais une femme et une petite fille de 3 mois. Ma maladie avait gagnée du terrain : ma vue avait énormément baissée et je commençais à me sentir faiblard, mais c'était encore vivable… même si selon le médecin je n'avais plus que quelques mois. C'est donc un soir, qu'accoudé à un bar sirotant un petit alcool que mon attention fut attirée par un une conversation à propos d'un combattant invaincu. Je regardais en direction de ceux qui l'avaient prononcé, à première vue ils n'avaient pas du tout l'air fréquentables. Absolument tout chez eux était douteux, leur vêtements, leur posture, leur façon de parler… Mais pourtant je tendais l'oreille pour les entendre. Je ne compris que quelques mots… mais ils suffirent à rallumer une lueur d'espoir en moi que je croyais asphyxiée par le temps. Les deux hommes semblaient parler de combats clandestins… ou il y avait de grosses mises… et depuis peu… un participant gagnait systématiquement ses combats… Ça ne pouvait qu'être lui ! Mais que faisait mon frère dans de telles discussion, cette question restait en suspens, je devais d'abord le revoir. Malheureusement, les deux hommes partirent et je n'eus pas le temps de les suivre. Je rentrais donc chez moi, persuadé que j'arriverais à revoir taiku et ce fut la raison de ma présence dans ce bar chaque soir la semaine suivante. Mes efforts furent récompensés, car un soir, les deux hommes arrivèrent. Cette fois ci, je n'écoutais pas ce qu'ils disaient, je me contentais d'attendre leur départ. Une fois qu'ils eurent finis, je me levais aussi, prêt à les suivre à la trace. Tout ceci me mena dans la foret à l'entrée d'une mine abandonnée, c'est dans les souterrains que devaient avoir lieu les combats. J'y entrais donc prudemment et après quelques minutes de marche, des cris de foule se faisaient entendre. Je me rapprochais un peu, mais il y avait trop de monde, je ne voyais pas les combattants. Tout le monde avait les mains tendues, remplies d'argent, et des hommes la récupérait en échange de tickets, c'était comme une vente au enchères et les combattants étaient de simples objets. Un râle d'ours retentit dans les couloirs et la foule se tut… puis elle hurla encore plus, acclament certainement le vainqueur. Pendant ce temps, je me faufilais dans les galeries, à la recherche de la pièce ou était gardé la liste des participants. Je tombais enfin dessus, et commençai donc à faire défiler les participants. Il y avait des animaux comme des hommes, d'un coup mon regard s'arrêta sur une ligne… LA ligne ou figurait le nom de mon frère. Mon dieu, qu'avais je fait, ce n'était pas de sa faute , mais de la mienne, je devais le sortir de là. Soudain j'entendis des bruits de pas se rapprochant de ma position, évidemment ! Le combat était terminé, ils venaient regarder qui était le prochain ! Sans vraiment avoir le temps de réfléchir, j'allais me cacher derrière l'obstacle le plus proche. Les Deux hommes vérifièrent la liste comme prévus et ne semblèrent pas remarquer ma présence. Ils s’apprêtaient à sortir quand une quinte de toux me saisit et m'obligea à faire du bruit. A peine quelques secondes s'étaient écoulées, je restais caché, immobile et terrifié à l'idée d'avoir été entendu. Mes peurs se réalisèrent quand quelque chose me souleva du sol, j'étais face au deux brigands, qui me regardaient se demandant ce que je faisais ici. L'un d'eux suggéra que j'étais dans la police, mais mon allure désemparée et terrifiée ne montrait en aucun cas une orientation dans ce métier. Quelques minutes plus tard, la personne qui semblait être le gérant entra dans la pièce et me scruta. Il ne fallut pas longtemps avant qu'une idée malsaine traverse son esprit… Il murmura l'idée à l'oreille de celui qui me portait. Ce choix sembla l'amuser et il me sortit de la pièce en me traînant dans les couloirs vers ce bruit de foule qui grondait. Il me jeta ensuite dans une cage, refermant aussitôt la porte derrière lui. Je m'attendais au pire et par réflexe, je me jetais une des paroi pour les supplier. Un bruit derrière moi attira mon attention, et en me retournant se tenait en face de moi mon frère. Deux ans et il n'avait pas changé d'un poil, j'étais heureux de le revoir, même si l'expression sur son visage laissait penser le contraire. « Qu'y a-t-il? » Lui demandais-je. Il avait l'air terrifié, il tremblait de partout et serrait les poings, était-ce moi qui lui provoquait une telle terreur ? Soudain il tomba à genoux en Hurlant.
-Je ne peux pas ! Pitié tout mais pas ça… je vous en prie… Pas mon frère...
Il supplia la foula qui arrêta un instant son vacarme. Puis, un des spectateurs lança un sabre à travers la grille. L'arme glissa au milieux de nous deux, une fois immobile la foule se remit à crier.
Mon frère était désespéré, et dépité de ne pas avoir reçu ce qu'il avait imploré. En voyant son regard, composé d'un mélange de tristesse, de pitié et d'excuses, je compris que ces retrouvailles allaient devoir se terminer de façon bien tragique. Je me remis à tousser, c'était comme un rappel me disant que mes heures étaient comptées. Mais j'étais heureux, heureux d'avoir revu mon frère une dernière fois. Ne le voyant pas bouger, j'allais de moi même saisir le sabre en disant
-Taiku, je suis content d'avoir pu te revoir…
Il me coupa en disant
-Non non non ! Pas de ça, on va se revoir bien plus longtemps, tu ne va pas mourir… personne ne vas mourir !
C'était plus pour se convaincre lui même qu'autre chose. Entendre clairement que j'allais mourir résonna un peu dans ma tête… mais aucune peur ne me parcouru. Cela faisait maintenant deux ans que la mort me guettait et plus le temps passait, moins j'en avais peur. Mourir de la main de mon frère ne me dérangeais pas. M'agenouillant devant lui, en lui remettant l'arme entre les mains, je continuais de le rassurer. Le pauvre, il n'osait même pas me regarder… Il n'y avais qu'une seul issue possible ici, le public réclamait la mort d'un de nous deux et Taiku ne pouvant littéralement pas mourir… Je comprenais pourquoi il était comme ça. C’était de mon devoir de le faire sortir d'ici avant de mourir, après tout il y était entré par ma faute. Plus je réfléchissais et plus j'étais convaincu de la décision qu'il devait prendre, et cette confiance se répercutais dans moi voix qui était plus persuasive. Il releva enfin la tête, comme pour demander une ultime fois mon avis. Je fit l'expression la plus bienfaitrice et calme possible, pour qu'aucun remord ne le poursuive. Dans un grand soupir, je fermais les yeux, écartais les bras et priais pour pas trop souffrir. En un hurlement pour se donner du courage, mon petit frère me planta le sabre en plein cœur. Les quelques secondes pendant lesquelles je tombais à terre se transformèrent en heures, me laissant une dernière fois la chance de profiter de mes souvenirs. Je revis tout défiler, de la découverte de mon petit frère, à la course dans les bois et le combat contre l'ours, ma femme, mes enfants, mes regrets enfin disparus d'avoir entraîné taiku dans une si horrible machinerie et ma maladie… Oh non ! Je n'avais pas eu le temps de lui expliquer cela, qui était quand même la cause du conflit… Ma tête ne heurta pas le sol, J'arrivais a discerner la silhouette de taiku qui me tenait et comptais rester jusqu'à ma mort. Voir devenait difficile pour moi, ainsi que bouger, parler ou encore respirer. Je n'avais que très peu de temps devant moi et je devais lui dire une dernière chose. Un dernier conseil en tant que grand frère, je devais lui faire promettre de ne plus se vendre en spectacle de la sorte. Son immortalité était aussi bien une bénédiction qu'une malédiction, et il devait en profiter pour construire une famille, la chérir… Vivre et non survivre. Il ne devait plus s'infliger de telles choses pour satisfaire un public qui ne pensait qu'à se servir de lui mais vivre pour lui.
« Ne souffres plus pour les autres… petit frère »
J’espère qu'il comprendra correctement cette phrase et deviendra heureux…
C'est ainsi que je partis, achevé par mon frère que je ne pensais jamais revoir. Je pensais une dernière fois à ma femme et ma fille que j'avais abandonné… décidément en plus d'un mauvais frère, je fut aussi un mauvais mari et père.
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Norowa tomba à terre, Taikutsu lâcha le sabre mais ne bougeais pas. Il ne semblait pas encore réaliser ce qu'il venait de faire, naïvement il secoua la dépouille de son défun frère, espérant le réveiller. Le lynx se recroquevilla sur lui même, jamais de toute sa vie il n'avais ressentit une telle douleur, perçante, vive et surtout qui ne semblait pas guérir. Il ne bougeais toujours pas, la foule s'était dispersée et deux personnes entrèrent dans la cage pour ramasser le corps. Taiku peinais à se lever, et une fois debout il se dirigeais vers la sortie. Il ne regardais pas son frère, ou plutôt il n'osais plus le regarder.
Après ça, Taikutsu quitta ces arènes clandestines et fuya en forêt. C'était le premier endroit auquel il avait pensé et pour le moment, son but était de fuir loin. Il n'arrivais pas a comprendre d'où venait cette douleur et pourquoi elle ne partait pas comme les autres. La seule fois ou il lui était arrivé quelque chose de similaire c'était lorsque son frère lui avait demandé de partir de la maison. Mais cette fois ci la douleur se faisait plus forte, plus puissante.
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A bout de souffle, maintenant il marchait sans s'arrêter, n'acceptant toujours pas que son frère soit partit. Au début, il refusait d'y croire et déboussolé comme il était, il se répétait sans cesse que tout ça n'était pas réel. Persécuté par cette vision d'horreur, il la chassait constamment en prétextant à un cauchemar. Petit à petit, ce désespoir vira à la colère. Il était devenu un être constamment enragé, frappant contre tout objet ou animal. Il avait perdu la raison. Une fois complètement épuisé, après des mois et des mois de violence et douleur physique, Taikutsu se mit à parler seul. Il se rassurait, en rejetant la faute sur autrui. Il ne se nourrissait quasiment plus et tenait la discussion avec des objets de nature morte toute la journée. Il allait droit vers la folie et s'était mis en tête de se laisser mourir . A cause de tout cette violence sur lui même, il ressentait la douleur de plus en plus forte. Pensant être sur le bon chemin, il continuait et ce pendant des années, pendant une si longue période que le temps finit par ne plus avoir d'importance.
Puis un jour, tout cela accumulé, la fatigue, le manque de nourriture et le corps abîmé en permanence, son facteur de régénération ne fut plus suffisant et le lynx s'évanouit.
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Pendant ce très long sommeil, le corps de taiku avait réussit à guérir en partie toutes les séquelles physiques, quelques cicatrices subsistaient suite à des plaies trop importantes. Taiku ouvra les yeux, assoiffé et affamé. Sur le champ, il se levait pour aller chercher de quoi manger et boire. Par chance il trouva un ruisseau non loin et quelques baies, de quoi se rationner un minimum. Une fois ses besoins primordiaux réglés, il se demanda ce qu'il fichait ici. Il remarqua que son corps était comme rouillé, et plus douloureux que dans ses souvenirs. Quelque chose avait changé, il avait la vague impression d'avoir manqué quelque chose, il remarqua à ce moment la les cicatrices sur ses phalanges et ses poignets. Il pensait son corps incapable d'être marqué par quelconque blessure.
Mais que faisait il ici d’ailleurs ? Le seul souvenir qu'il lui restait était que son frère lui avait ordonné de partir de la maison. Après de longues minutes de réflexion, il finit par penser qu'il s'était perdu en forêt à force de partir seul et qu'il était temps de pardonner à Norowa cette erreur. Il ne mit donc en chemin pour rentrer dans son village et retrouver son frère ignorant toujours combien de temps il était partit.
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Il marcha quelques semaines avant d'enfin retourner vers chez lui. Il tomba sur une ville bien différente de son village, immensément plus grande, plus peuplée et plus moderne. Il se souvenait avoir vu des plans ressemblant à ça, c'était les ancien du village qui souhaitaient agrandir le village. De tels changements… Taikutsu avait l'impression d'être partit une dizaine d'années au moins.
Admirant cette nouvelle ville, surpris de la vitesse à laquelle les habitants avaient modifié l'endroit d’où il était partit autrefois. Le lynx vagabondait dans les rues observant les animations et les nouvelles personnes. Pendant une semaine il visitait cet endroit, en discutant avec des passants il avait appris que les gens maintenant avaient des esclaves « humains ». Ce nom lui était familier, il l'avait déjà vu quelque part, mais impossible de s'en souvenir. Les humains étaient comme lui, juste moins puissants, sans capacités.
Mais bon, au fond ça lui était égal car il n'avait pas oublié sa quête. Il continuais donc sa marche à la recherche d'infos utiles quand quelqu'un lui rentra dedans. C'était une jeune femme, elle était essoufflée et semblait perdue. Taikutsu, perturbé par le charme indéniable de cette jeune femme mis quelques secondes à répondre
-Ah, excusez moi madame !
-Pardon, je suis désolée, mais je dois absolument passer.
-Pourquoi vous êtes si pressée ? Demanda-t-il innocemment.
La jeune femme avait de mal à répondre, en plus de son état un peu confus, elle n'arrivais pas à reprendre son souffle et ce qu'elle disait devenait incompréhensible.
-J'ai un rendez vous… attend… Lapin…
Il n'avais pas tout compris, mais ces quelques bribes de phrase suffirent à allumer dans son regard une lueur de joie.
-Est-ce que tu connais un ainoko lapin ?
On pouvais sentir l'impatience dans cette question, taiku frémissait à l'idée d'avoir trouvé un moyen de pister son frère.
-un Ainoko lapin ? Comment cela ?
-oui ! Je le cherche, c'est mon frère, tu ne l'aurais pas vu ?
-votre frère… ?
Il ne prêtait pas du tout attention à ce qui se passait autour de lui, de plus la femme semblait se souvenir de quelque chose et réfléchissait intensément. Voulant l'aider dans sa réflexion, il termine la phrase de son interlocutrice, essayant de faire remonter plus de souvenirs.
-Oui c'est ça, Norowa !
-tout à fait, votre frère je le connais bien…
-OH ! Tu pourrais me dire ou il est ?
Sa joie et son impatience son palpables tant tout se passe comme il l’espérait.
-Je voudrais bien, malheureusement je ne suis pas en sécurité ici, des hommes désireux de me faire du mal sont à la poursuite.
Pour la première fois depuis qu'il l'a rencontrée, taiku regarde autour de lui, et aperçois le danger que court la femme. Hors de question qu'elle se fasse avoir, il l’attrape par la taille et profite de ses jambes pour sauter par dessus un mur infranchissable par l'escalade. Une fois retombé au sol un peu plus loin, une vive douleur lui traverse les jambes. Il pose un genoux à terre.
-Vous allez bien ?
-Oui, ça fait juste longtemps que j'avais pas sauté comme ça.
Évidemment, après tant de temps à marcher et à se nourrir dans la nature, il était évidement que taiku avait perdu en capacité de saut, mais il n'y avait pas pensé avant. Ce problème est vite chassé de son esprit car l'étrangère se remet à lui parler.
-Pourrions-nous nous rendre dans un lieu plus tranquille, chez vous par exemple ? J'aimerais me changer, j'ai fais un long voyage.
-Bien sur mais… je n'ai pas de maison ici…
-rien de grave, il doit bien y avoir une maison à vendre ou une auberge ou séjourner.
Mal à l'aise, il se gratte la nuque. C'est vrai que jusqu’ici, l'argent était inutile vu qu'il dormait et mangeais dehors… s'armant un peu de courage, il répond :
-Comment dire… J'ai pas d'argent
-Pas d'argent ?… le problème, c'est que pour retrouver votre frère, nous allons avoir besoin de beaucoup d'argent.
Soudainement, cette chose si inutile à ses yeux devient d'une importance capitale. La volonté inébranlable de retrouver son frère n'est pas atteinte par se problème, et il se met en tête d'en trouver aussi rapidement que possible. Taiku réfléchit quelques minutes comment faire, regroupant tout ce qu'il sait. Cette femme semble être une humaine, et elle est poursuivie, pour qu'elle soit tranquille il vaudrait mieux qu'elle devienne son esclave. De plus, ça lui permettrait de s’intégrer plus facilement ici.
-écoute, je te propose d'être mon esclave, d'après ce que j'ai entendu, c'est plus simple de l'être si t'es humaine. Dans le même sens, c'est mieux vu un ainoko avec un esclave à ses côtés, si on fait ça on se simplifieras la tâche.
Elle prit un peu de temps pour réfléchir, cette offre faisait sortir tout le monde gagnant normalement.
-Tu as raison…Ce sera plus simple pour nous deux. Au moins nous n'aurions aucun problème à l'avenir.
Taiku acquiesça et ne pouvais pas s'empêcher de sourire fièrement. Les deux compagnons se mirent donc à la recherche d'un toit pour dormir. Le problème était qu'il n'avais pas d'argent sur lui, et une fois l'auberge trouvée, on refusa qu'il entre. Taiku proposa alors de travailler dans cette auberge à n'importe quel poste en échange de quelques nuits. Par chance il manquait un serveur car l'ancien venait de tomber malade. Taikutsu et sa nouvelle esclave étaient donc autorisés à dormir ici.
Les deux montèrent dans leur chambre, c'était une petite pièce modeste, juste assez grande pour accueillir deux personnes, il y avait deux lits séparés par un grand rideau, une petite cuisine annexée au salon qui était la plus grande partie de cet endroit. Les deux se couchaient dans leur lits respectifs, mais avant de dormir le lynx dit :
-au fait, moi c'est taikutsu et toi ?
-... Soraya
Informations IRL
▬ Pseudo :
▬ Âge IRL : 19
▬ Comment avez-vous connu le forum ? : En écumant le monde des forum... et il a fallu creuser pour vous trouver!
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▬ Qui a créé les Ainokos ? : Taisha évidemment... ou... ou la connerie humaine --'